avec l’ambition de fournir un accès internet à bas coût à l’ensemble de la population mondiale . le projet OneWeb , piloté par Greg Wyler , a choisi Airbus pour fabriquer 900 micro-satellites pour sa constellation . le lancement est prévu début 2018 en orbite basse .
le 15 juin 2015 , à l’ouverture du salon aéronautique du Bourget, le patron de la start-up a annoncé la sélection d’Airbus comme probable concepteur et constructeur de 900 satellites de 150 Kg , dont 700 devraient ètre mis en service dès 2018 .
Un véritable défi de production à grande échelle et en un temps record que s’apprête à relever l’entreprise basée près de Toulouse, qui fabrique déjà plus de la moitié des avions de lignes produits dans le monde. Le monde des satellites entre donc dans l’ère de l’industrialisation, passant de quelques dizaines d’unités par an, à plusieurs centaines
Pour Airbus Defence and Space, il faut créer une capacité exceptionnelle de production de satellites à grande échelle qui va révolutionner l’industrie spatiale mondiale. les dix premiers satellites seront bien fabriqués à Toulouse, tandis que la production de série sera mise en place dans une usine dédiée aux États-Unis.
Le fondateur du projet, Greg Wyler, aurait demandé de ne pas dépasser les 400.000 dollars par satellite, soit dix à vingt fois moins que les prix habituels- pour garantir la solidité du modèle économique. Les cadences industrielles devront aussi aussi atteindre plusieurs satellites produits par mois.
« C’est vraiment une révolution industrielle pour ce secteur spatial » s’est expliqué Marwan Lahoud, le directeur de la stratégie d’Airbus, sur l’antenne de BFMBusiness. « Nous allons diviser par entre 10 et 30 le coût de fabrication d’un satellite et diviser par 50 le délai de fabrication ».
Financé en partie par Richard Branson, fondateur du groupe Virgin qui siège au conseil d’administration de OneWeb, et par le fabricant de puces Qualcomm, le projet de constellation devrait coûter entre 1,5 et 2 milliards de dollars, selon Greg Wyler, selon le CEO de OneWeb, à l’origine du projet.
« Ce partenariat ouvre un nouveau chapitre de l’histoire spatiale, s’est félicité François Auque, directeur général de Space Systems. Être sélectionné par OneWeb pour produire plusieurs petits satellites par jour a été une source d’inspiration pour le développement de modes de conception innovants et de processus de production d’applications spatiales de haute performance, à très grande échelle et à des coûts très compétitifs. »
L’objectif de cette constellation est de fournir des connexions Internet pour tous, partout et pas cher. Philanthropie ? Pas si sûr. Les marchés actuels arrivant à maturité, les acteurs de l’Internet veulent désormais investir les marchés émergents pour soutenir leur taux de croissance de plus de 20%. L’idée de la constellation OneWeb est de lancer beaucoup de satellites d’un coup pour disposer très vite d’une large couverture terrestre. Les engins seront postés en orbite basse, à 1200 km d’altitude. Ainsi, le signal a moins de distance à parcourir, ce qui assure une vitesse de transfert des informations 40 % plus rapide que par fibre optique. L’ennui, c’est qu’à cette faible altitude, les satellites ont une durée de vie écourtée : de 5 à 7 ans contre 15 ans pour les géostationnaires (36.000 km). Ces derniers en effet n’ont pas besoin de beaucoup de carburant pour rester en orbite alors qu’à plus basse altitude, ils doivent lutter contre la gravité et se re-hisser fréquemment sur leur orbite à l’aide de moteurs. Cela veut aussi dire qu’il faudra fréquemment les remplacer. Aussi la commande envisagée prévoit-elle d’emblée un volant de 200 satellites de secours et de remplacement.
La question du lancement demeure encore un écueil à franchir. Même si ces satellites sont lancés par grappes de 30 à 50, cela sous-entend un grand nombre de lancements. Les lanceurs existants sur le marché ont-ils cette capacité ? One Web aurait approché Arianespace, sans que rien n’ait filtré pour l’instant. Enfin, qu’en sera-t-il du problème des débris spatiaux, du risque de collision avec des débris ? Sur son site, One Web assure vouloir prévenir toute création de débris et vouloir maintenir un environnement spatial sûr et durable pour les générations futures en utilisant les systèmes de propulsion des satellites en fin de vie pour les précipiter dans l’atmosphère. Quoiqu’il en soit, si One Web atteint ses objectifs, sa constellation sera, en 2018, la plus grande jamais lancée à ce jour.
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